Tribune

Kamel Daoud : autopsie d’une défaite et notes de combat pour la prochaine fois

Thomas Serres /

Thomas Serres

Politiste

John Perivolaris - Migrant

Il y a quelques semaines, l’emballement médiatique avait jeté à la vindicte populaire internationale ceux que l’on appelle « les migrants », et les avaient désignés comme coupables de viol. Finalement, les coupables étaient des innocents simplement à la recherche d’un peu paix. C’était trop tard, Kamel Daoud, et d’autres avaient alimenté la machine et fait des migrants des « violeurs innés » de part leur origine et leurs lien réels ou supposés avec l’islam. Thomas Serres revient avec cette tribune sur la portée islamophobe de cette enième polémique.

« Se priver de la notion d’islamophobie, c’est laisser carte blanche aux furieux obnubilés par l’islam, dans les rues, les salles de rédaction et les cabinets ministériels. Quand un discours est islamophobe, il doit être qualifié comme tel. »
Pour celles et ceux qui n’auraient pas suivi, voici les deux tribunes dont il est question dans le texte ci-dessous :
1/ Kamel Daoud : Cologne, lieu de fantasmes
2/ Nuit de Cologne : « Kamel Daoud recycle les clichés orientalistes les plus éculés »

« Couvrez ce sein que je ne saurais voir.
Par de pareils objets, les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées. »

Molière, Le Tartuffe ou l’Imposteur, acte III, scène II.

Face à l’hystérie collective qui s’empare de la France, il faut parfois écouter hurler les loups. Ce n’est pas très agréable, ça non. Mais c’est enrichissant. À condition de réussir à contenir la frustration et la fatigue qui montent au fur et à mesure que les couinements de la meute se répètent, au point de ressembler de plus en plus à des bêlements. C’est seulement une fois le calme revenu que l’on peut commencer à répondre, sans colère, mais avec la fermeté qui s’impose.
Comment tout cela a-t-il commencé ? Il y a quelques semaines, avec des amis universitaires, nous sommes tombés sur une nouvelle tribune commise par l’écrivain Kamel Daoud dans Le Monde au sujet des violences de Cologne, qu’il attribuait exclusivement aux rapports pathologiques qu’un « monde d’Allah » fictif entretiendrait avec les femmes. Elle reproduisait un avis paru dans La Repubblica et précédait de peu un nouveau papier publié dans le New York Times [1] . Dans le contexte délétère caractérisant la France de 2016, le contenu de la tribune nous a paru suffisamment caricatural pour nécessiter une réponse déconstruisant la multitude de grossières généralités contenues dans le papier. Sans minimiser aucunement des violences sexuelles que nous qualifiions de « gravissimes », nous pensions qu’il fallait mettre l’auteur et le journal devant leurs responsabilités et poser la question de l’audience que ce type de discours racialisés rencontre de ce côté-ci de la Méditerranée. Las, notre tribune a été accueillie avec une franche hostilité.
L’objet de ce texte n’est pas de renouveler ou de développer une critique qui me semble suffisante et claire (Le Monde, tout en rétropédalage servile, ne se désole-t-il pas désormais que nous ayons « démoli » le pauvre petit Daoud). Il ne s’agit pas non plus de céder à la tentation de la contrition face à la meute. À l’adresse de celle-ci, je crache au sol et continue ma route. Je veux plutôt essayer de comprendre ce qui fait qu’un texte anti-raciste finalement assez peu radical peut susciter une telle hostilité. Pourquoi diable nous sommes-nous ramassés dans cette guerre d’opinion que nous n’avons pas vu venir ?

Staline, Al-Baghdadi et les intellos

Commençons par débattre des critiques que nous ont adressées certains camarades qui, d’une manière ou d’une autre, partagent notre combat. Au premier rang d’entre elles, il y a le choix de la forme : la tribune collective. C’est sûrement notre principale erreur, notre calcul foireux d’universitaires plus ou moins habitués à ce type de passe d’arme. Un vétéran nous a fait remarquer que les textes collectifs fonctionnaient bien mieux contre des institutions ou des États. Il a certainement raison. Nous pensions qu’en rassemblant des gens de divers horizons géographiques, de tous niveaux hiérarchiques, hommes et femmes confondus, nous démontrions une forme de neutralité objective. Cela s’est avéré plus compliqué que ça. Pan, dans nos dents d’intellos. Il n’y a pas de neutralité objective en politique. Les amerloques ont donc été attaqués pour avoir immiscé leur vilaine influence subversive dans un débat français. Les post-docs et les doctorants renvoyés dans leurs berceaux comme des moins-que-rien indignes de cirer les pompes d’un journaleux. Et ceux dont le nom faisait muslim ont été qualifiés d’idiots utiles ou de complices objectifs des islamistes. Ensemble, nous avions créé une espèce de comité de salut public stalinien souhaitant la censure d’un pauvre homme isolé. Sisyphe, prends ton rocher dans la gueule.
Deuxième critique, le choix du terme islamophobie. Nous avons décidé de l’utiliser pour décrire le contenu des propos de l’écrivain, parce qu’il nous semblait rendre compte de ce qu’ils sont effectivement et de la mentalité dominante qu’ils épousent. On nous a d’abord objecté que l’homme n’était pas islamophobe et que le fait de tenir des discours caricaturaux ne faisait pas de lui un gars qui hait l’islam. Soit, cela peut se discuter. Un collègue m’a aussi fait remarquer que le terme n’était pas pertinent stratégiquement, dans un contexte de grande crispation. Cet argument me semble bancal. Il faut appeler un chat un chat, pour ne pas laisser aux prêcheurs de haine – et à leurs porteurs d’eau endimanchés – le monopole des tautologies qui font mal. Je reviendrai plus tard sur l’importance de parler de l’islamophobie. Quoi qu’il en soit, en utilisant le terme, nous nous sommes exposé à la vindicte de ceux qui veulent le réduire à une invention des islamistes – à l’image du discours porté par le récidiviste Gilles Kepel. Nous sommes ainsi devenus des « porteurs de valise de l’islam radical », comme l’a formulé avec élégance l’un des commentateurs les plus chevronnés du Monde.

En terrain miné : corporatisme et surface médiatique

Avant d’en arriver au fond, revenons brièvement sur le terrain qui a vu notre défaite. La question est importante, parce que le combat a été mené dans un espace qui nous était par essence hostile, alors même que nos forces n’étaient pas disposées pour en découdre. Je sais, les lecteurs militants doivent dodeliner de la tête. Tant de naïveté fait sourire ou navre, au choix [2]. Quoi qu’il en soit, nous n’avons pas vu le coup venir.
La riposte a été d’autant plus brutale qu’elle s’est appuyée sur un levier puissant dans la caste des faiseurs d’opinion : le corporatisme inconséquent. Car c’est bien là leur définition de ce que doit être la liberté d’expression : une autorisation à ne jamais être tenu pour responsables des insanités proférées à longueur d’année. Je ne parle pas ici des journalistes, qui ne sont que des employés avec une conscience professionnelle variable. Non, je parle des éditorialistes et des experts, qui dégainent leur avis plus ou moins renseignés et puis s’en vont. Daoud, bien qu’engagé politiquement, est de cette espèce. L’homme peut s’improviser spécialiste de l’Arabie Saoudite le temps d’une tribune puis repartir sous son figuier d’écrivain. Remettre en cause son droit à dire n’importe quoi sans rendre de comptes, c’est questionner le droit de tous ses semblables à faire de même. C’est ainsi qu’une critique devient un acte de censure, et même une « fatwa médiatique » selon l’expression nuancée d’un plumitif du Figaro.
Mais garçon, suis-je tenté de répondre à ce dernier, si pour toi un papier de 900 mots paru chez les fadas du Monde équivaut à une fatwa médiatique, comment qualifier la déferlante d’une quarantaine d’éditoriaux et prises de paroles publiques traitant ses auteurs de complices des terroristes, « d’imbéciles gaucho-régressifs », d’inconnus négligeables ou de vilains staliniens ?
Face à ces éditorialistes et ces experts dont beaucoup sont obnubilés par l’islam et la laïcité, il n’est pas facile de préparer une réponse adéquate. Car un Riss, un Enthoven, un Finkielkraut, ça couvre une surface sociale non-négligeable. Ça y va du rond de jambe depuis un paquet d’années. Ça en cumule, des heures de parole sur les ondes et des copains dans les rédactions. Bien plus qu’une clique d’obscurs universitaires qui se sont piqués de lancer un débat en brandissant leurs concepts et leurs années de recherche. Alors, certainement, le champ de bataille exigeait que nous nous dispersions plutôt que nous nous réunissions. Il fallait éclater et espacer nos prises de parole pour rendre, si ce n’est coup pour coup, au moins un coup sur trois. Mais nous avons choisi de nous réunir pour donner plus de crédibilité à notre critique. Et nous nous sommes viandé. Sur le terrain des faiseurs d’opinion, la crédibilité est une monnaie de singe. C’est la condition même de leur survie.

Personnalisation et hystérisation

Mais cette réaction du Landerneau médiatique ne serait rien sans l’indigence intellectuelle qui la caractérise, laquelle s’exprime dans la personnalisation et l’hystérisation du débat. Premièrement, afin de ne surtout pas répondre à nos critiques, il faut orienter la discussion autour de la figure de l’écrivain-révolté. Quoi de mieux pour cela que de garder notre papier sous le coude afin de le publier le jour où Daoud reçoit le prix Lagardère du journaliste de l’année, prix dont le jury réunit tout ce qui se fait de plus radical et d’engagé (Joffrin, Giesbert, Barbier, Ockrent...). Daoud lui-même joue le jeu de la personnalisation en exposant sa correspondance avec l’écrivain américain Adam Shatzet en annonçant qu’il quitte le journalisme (c’est-à-dire en fait qu’il n’écrira plus que dans un hebdomadaire, Le Point, mais cette nuance n’a apparemment pas d’importance).
Cette personnalisation du débat répond à une logique mercantile qui produit des héros, des salauds et des martyrs pour consommation, comme on produit du coca ou des voitures, sans réfléchir aucunement au fond de notre tribune. Dans cette course à l’échalote, nous sommes sollicités pour débattre sur le thème « Kamel Daoud est-il islamophobe ? ». Mais, bon sang, si le problème se limitait à lui, nous ne nous serions jamais enquiquinés à écrire ce papier. Qu’ils le lisent au moins une fois avant de se mettre à beugler !
La personnalisation s’accompagne de l’hystérisation, précisément parce que nous avons osé égratigner le nouvel héraut du complexe charlisto-laïcard. Pour ne surtout pas parler du fond, il faut que le débat soit limité à la question de la trahison, du danger de mort, de l’islamisme radical, du terrorisme réel ou intellectuel. Dès lors la discussion s’organise autour de la « fatwa médiatique » lancée contre le brillant homme qui, répétons-le ad nauseam, a été menacé par un vrai salafiste, là-bas, en terre sauvage.
Le complexe charlisto-laïcard a mal à son Daoud, et il réagit de manière fort peu civile. C’est ainsi qu’un journaliste du Huffington Post envoie un mail à plusieurs collègues universitaires, dans lequel il les sollicite afin de « préparer un numéro spécial pour répondre aux intégristes qui ont attaqué Kamel Daoud » ? C’est ainsi que Riss écrit dans Charlie Hebdo : « Quand cette guerre contre l’islamisme sera terminée, il faudra faire les comptes de toutes les lâchetés, les complaisances, les trahisons des intellos et des journalistes qui auront tout fait pour intimider et faire taire les voix contestaires. » Pas de doute, l’esprit Charlie défilait bien bras-dessous-bras-dessus avec Orban.
Du fait de cette personnalisation/hystérisation du débat, nous nous retrouvons à nouveau face à ce qui fait la force de la réaction dans la France de 2016 : la primauté des discours a-sociologiques. Qu’il s’agisse des clichés et des caricatures promus par un écrivain primé, des vociférations des éditorialistes de cours ou des coups de mentons dans le vide d’un premier ministre dramatique, tout converge vers une seule logique : « Réfléchir et expliquer, c’est excuser. » Mieux vaut empiler les lieux communs sans se préoccuper des faits.

Postcolonialité, race et tartufferie

L’hostilité qui s’exprime bien au-delà des cercles journalistiques tient aussi à la configuration raciale du débat. En effet, Daoud légitime ses analyses englobantes sur le « monde d’Allah » par le fait qu’il vit dans une partie de celui-ci. Il est célébré en France comme le parangon de ces élites modernistes originaires des pays arabo-musulmans qui développent des discours critiques sur leurs concitoyens. Or, en transposant leurs analyses qui dénoncent justement le puritanisme et la patriarchie sévissant dans des sociétés où les musulmans sont majoritaires à des espaces où les musulmans sont non-seulement minoritaires, mais pour beaucoup issus de l’immigration et appartenant à des cultures très diverses, ces figures idéalisées peuvent contribuer directement ou indirectement à légitimer des postures racistes.
Le problème dans le cas qui nous concerne, c’est que nous avons « démoli » le discours de Daoud, en exposant tout ce qu’il pouvait avoir de caricatural, tout ce qu’il empruntait à l’orientalisme colonial le plus banal. Et c’est quelque chose d’inadmissible, puisque nous démontons de la sorte l’alibi ethnique qui vient à l’appui des discours culturalistes, racistes ou islamophobes. Oui, la révélation est incroyable : on en vacillerait presque, mais l’hypothèse postulant que l’on ne peut pas être antisémite si l’on est juif ou tenir des propos islamophobes parce qu’on est né « là-bas » ne tient pas la route sociologiquement et historiquement.
Or, pour avoir rappelé que l’on ne s’affranchit pas par magie des pesanteurs de la postcolonialité (ni Daoud, ni vous, ni moi, ni personne), pour avoir souligné les biais de la lecture culturaliste du « machisme musulman » proposée par l’écrivain, pour avoir critiqué son texte comme n’importe quel texte, en contextualisant et en argumentant, nous voilà à notre tour qualifiés de racistes. Le retournement ne manque pas de sel. Il révèle dans toute sa splendeur la posture paternaliste de ces défenseurs qui présentent leur martyr en rappelant systématiquement son origine. Lui-même, dans sa déchirante lettre d’adieu, ne manque pas de se mettre en scène comme un indigène injustement critiqué par des Occidentaux jouisseurs ne connaissant rien des ténèbres qui étreignent les terres du Sud – bien aidé en cela par les inepties proférées par Shatz.
Il est plus que temps qu’on en finisse avec ce paternalisme d’administrateur colonial. Qu’on lui reconnaisse le droit d’être un homme comme les autres. Qu’on lui reconnaisse le privilège d’être critiqué quand il enfile les perles, comme tout intellectuel qui se fourvoie. On fait bien de même avec Michel Onfray ou Renaud Camus, alors pourquoi pas avec Kamel Daoud ?
Plus largement, cette tartuferie nous renvoie à la difficulté de parler de race et de postcolonialité en France, à l’heure où ces deux notions devraient au contraire occuper une place importante dans le débat public, afin de mieux combattre la réaction qui s’active depuis de longues années. Que des profs nous envoient des mails outrés où ils nous reprochent de mentionner la colonisation à propos de Daoud est on ne peut plus parlant. Monsieur est algérien et francophone, refusant l’arabe qu’il dépeint comme une langue bouffée par la religiosité, publie des deux côtés de la Méditerranée, signe une reprise primée de Camus (Meursault, contre-enquête) et joue l’indigène offusqué quand ça lui chante, mais non, il serait injuste et faux d’évoquer l’empreinte coloniale. Le déni atteint des proportions grotesques. Une raison de plus pour donner des coups de pied dans la fourmilière.

De l’importance de parler d’islamophobie

Il me reste encore un dernier point à aborder, celui qui concerne la question de l’islamophobie. Ici, je m’adresse tout particulièrement aux laïcards qui, comme moi, n’ont aucun respect pour le concept de Dieu unique et une méfiance particulière (voire une révulsion) à l’égard des zélotes de tout poil. L’argument développé par des gens comme Kepel est que le concept d’islamophobie aurait été inventé par les islamistes afin d’assimiler toute personne les dénonçant à des racistes. Cet argument est faux, comme l’a souligné entre autres Vincent Geisser. L’islamophobie est un concept qui sert avant toute chose à désigner un racisme à l’encontre d’une catégorie de population : ceux qui pratiquent l’islam ou sont assimilés à des musulmans.
S’il nous faut parler d’islamophobie dans le contexte actuel, c’est bien à cause de cela et non pour préserver l’islam en tant que religion. Comme toute croyance, celui-ci est sujet à une multitude de variations politiques ou dogmatiques qui vont du libéralisme au fondamentalisme en passant par le mysticisme. L’islam unique, c’est un truc pour les croyants. Mais les Musulmans en revanche forment une catégorie bien utile pour le gouvernement et les faiseurs d’opinion. La différence est de taille, amis bouffeur de curés et d’imams. Parce que les lois sur « les signes religieux ostentatoires », les assignations, les perquisitions et les contrôles aux frontières de Schengen ne visent pas un concept du Dieu unique. Elles visent une population d’immigrés et de fils/filles d’immigrés harcelée par l’état, ses flics et ses juges administratifs. Elles visent une population de convertis associés à des paumés et à des bombes à retardement. Elles visent une population de réfugiés qui fuient la guerre et que l’on soupçonne maintenant d’être des pervers à rééduquer.
Face à cela, il n’y a pas à transiger : il faut dénoncer les politiques et les discours qui ciblent ces populations, qui les fragilisent et les stigmatisent. Se priver de la notion d’islamophobie, c’est laisser carte blanche aux furieux obnubilés par l’islam, dans les rues, les salles de rédaction et les cabinets ministériels. Quand un discours est islamophobe, il doit être qualifié comme tel. Cela ne fait pas de celui qui le tient un immonde raciste qu’il faut absolument faire taire, mais cela rappelle que ses propos ont des conséquences bien réelles sur la vie des gens. Parce qu’au-delà de toutes ces gaudrioles d’intellos, il ne fait vraiment pas bon être musulman en Europe actuellement.

[1Entre deux tribunes au Point ou au Quotidien d’Oran, « l’homme révolté » du moment ne manque donc pas de réseaux pour publier ses diagnostics sur les musulmans.

[2Il faut dire que les universitaires dans leur tour d’ivoire passent leur temps à se critiquer les uns les autres, sans pour autant annoncer à tout bout de champ qu’ils arrêtent la recherche.

Contre-attaqueR

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